Diversité des Auchénorhynques Cicadomorphes Formes, couleurs et comportements (Diversité structurelle ou taxonomique Diversité particulière aux Cicadidés) Author Boulard, M. Ecole Pratique des Hautes Etudes et Muséum National d’Histoire Naturelle, 45, rue Buffon, F- 75005 Paris mboulard@cicada.fr & mbkcicada 01@yahoo.fr text Denisia 2002 2002-12-31 4 171 214 https://www.zobodat.at/pdf/DENISIA_0004_0171-0214.pdf journal article 286000 10.5281/zenodo.10550994 35a7a388-3d2a-4b7a-b535-86da4574f36f 10550994 3. 3.1 Cicadellidae Fig. 12: Habitus cicadellien «standard » de Poecilocarda nigrinervis (S t ål ). Cicadellinae africaine. Les Cicadellidés (fig. 12 à 19) ou Cicadelles ont un corps élancé, généralement de petite taille (rarement plus de 15 mm en longueur), aux ailes antérieures le plus souvent faiblement sclérifiées, mais toujours colorées - notamment dans le domaine néotropical -, possèdent des tibias postérieurs prismatiques dont les arrêtes sont garnies d'épines; ces épines sont articulées sur leur hase et dirigées vers l'arrière, tandis qu’existe aussi une demie couronne de crampons apicaux. mais plus faibles que cher les Cercopes. Un bon exemple de l’habitus cicadellien est ici fourni par Poecilocarda nigrinervis (Stål) , (fig. 12). Fig. 13: Evacanthus interruptus (L.) comme exemple de dimorphisme sexuel chez les Cicadelles: le mâle, à gauche est macroptère (ses ailes sont entièrement développées), la femelle, à droite, est brachyptère (ses ailes sont réduites de moitié). Espèce subalpine . Diverses particularités morphologiques existent cher les Cicadelles, à commencer par un dimorphisme sexuel exprimé surtout au niveau des ailes, les femelles, comme chez Evacanthus interruptus L., pouvant être brachy-, voire microptères (fig. 13). La fantaisie mor ­ phologique peut caractériser des tribus entiè ­ res, principalement au niveau de l'avant-corps que peut prolonger une corne céphalique aux formes variées, corne simple pour Rhaphirhinus phosphoreus (L.), (Proconiini, Cicadellinae), ( fig. 17 ). cornes en hameçons lisses ou barbulés pour les Wolfella W. kramen Blrd. W . caternaultii Spinola (Hylicini, Hylicinae; fig. 14 et 15 ), ou bien encore en tonne Je pelle, comme en porte Listrophora evansi Blrd (Listrophorini, Hecalinae) . Certaines, comme Lissoscarta vespiformis (L.) ont livrée et allure Je guêpes et sont d’extraordinaires mimes ayant abandonné certains paramétres étholocontinents, témoin Homalodisca coagulata (SAY 18 32)6, espèce américaine Je la tribu des Proniini qui vient Je parvenir en Polynésie française, Je toute évidence via la Californie où elle transmet une bactérie pernicieuse aux vignes. Les Ledrinae ou Lédrinés, furent longtemps considérés comme une famille (Lédridés ou Scandés). Le type, Ledra aurita (L.) (fig. 20 et 20’ou C), qui porte en France lgiques propres à leur lignée (cf. Boulard 1978b et sous presse; ici, fig. 16). Mais la diversité corporelle peut s’exercer bien ailleurs, témoins cette extraordinaire “Cicadelle à raquettes", surprenante espèce amazonienne pourvue Je tibias antérieurs considérablement élargis et aplatis ( fig. 18 ). Fig. 14: Wolfella caternaulti Spinola , Citadelle Hylicinae caractérisée par sa corne médio-céphalique en hameçon barbulé. Afrique centrale Fig. 15: La Cicadelle-guêpe, Lissoscarta vespiformis (F.), dans l'attitude vespiforme qu'elle prend quand elle est inquiétée. Domaine guyano-amazonien. Fig. 16: Cicadelle à raquettes en description. Surprennante espèce amazonienne pourvue de tibia antérieurs considérablement élargis. Fig. 17: Raphirhinus fasciatus, morphe fasciatus, femelle expulsant une goutelette d'urine. Amazonie. Fig. 18: Jeune Ledra aurita (L ) au stade pré-imaginal et comme exemple de la diversité morphologique prononcée entre l'état imaginai (voir la photographie suivante Fig. 19) et l'état juvénile chez des Auchénorhynques simplement paurométaboles. Fig. 19: Adulte de Ledra aurita (L.); femelle en ponte. Auchénorhynques paurométaboles, grégaires ou solitaires, les Cicadelles ont des juvéniles sauteurs vivant avec et comme les adultes dans les mêmes milieux, où certaines, parfois accompagnées par des Fourmis, ont un rôle de trophobiontes. Leur ponte est endophyte. Un petit nombre d’espèces, solitaires ou plus ou moins grégaires, ont mauvaise réputation en agriculture, car elles peuvent véhiculer des germes pathogènes aux plantes, pendant que d’autres s’avèrent capables d’envahir des nom vernaculaire de “Grand Diable”, a une taille relativement forte et robuste (15 mm de longueur en moyenne). Outre leur taille, ces grosses Cicadelles se reconnaissent à leur tête lamellaire (aplatie dorso-ventralement), leur pronotum court, mais pourvu dorso-latéralement de deux sortes d’auricules, et par leurs tibias postérieurs dont l’arête externe est foliacée et denticulée. Ce sont des paurométaboles solitaires, parfois grégaires, et qui privilégient la vie arboricole, bien que nombre d’espèces colonisent également la strate herbacée. Les femelles possèdent une forte tarière en sabre et insinuent leurs oeufs jusqu’au coeur des branchettes. Les jeunes, non sauteurs, sont très aplatis dorso-ventralement et élargis. Leur distribution est mondiale, hormis les calottes glacées du Globe.