Nouveautés taxonomiques et nomenclaturales dans le genre Euphorbia (Euphorbiaceae) à Madagascar Author Castillon, Jean-Philippe Author Castillon, Jean-Bernard text Candollea 2019 2019-10-07 74 2 159 167 journal article 3470 10.15553/c2019v742a6 33ff9a02-4298-4ec0-a596-3876685b2065 2235-3658 5683727 Euphorbia rubrostriata Drake in Bull. Mus. Hist. Nat. (Paris) 9: 44. 1903 ( Fig. 2A–D ) . Holotypus : MADAGASCAR . Reg. Atsimo-Andrefana [ Prov. Toliara ]: Mont de la Table ”, IX.1901 , Grandidier s.n. ( P , non localisé). Neotypus (hic designatus): MADAGASCAR . Reg. Atsimo-Andrefana [ Prov. Toliara ]: bord de route de Tulear à Antanimena, à 18 km à l’E de Tulear , 23°25'44"S 43°49'37"E , 7.XII.2009 , Aubriot et al. 80 ( P [ P00685161 ] image vue) . = Euphorbia mainiana Poisson, Rech. Fl. Mérid. Madagascar: 37. 1912. Holoypus: MADAGASCAR . Reg. Atsimo-Andrefana [Prov. Toliara ]: Monts Mainia (La Table), s.d., Geay 5929 (P [P00078027] image vue), syn. nov. Arbuste épineux de 50 cm à 1,50 m de hauteur, à port vertical, très ramifié. Racine peu ou non napiforme. Tiges grises, cylindriques, non anguleuses; à la base simples et de diamètre pouvant atteindre 6 cm ; tiges secondaires très ramifiées et portant de nombreux brachyblastes; diam. des tiges terminales: 8–10 mm . Epines sans disposition ni alignement particulier, nombreuses sur les tiges récentes, parfois absentes sur les anciennes tiges et à la base de la plante, de taille variable, jusqu’à 12 × 2 mm , grises, blessantes, perpendiculaires à l’axe de la tige, toujours géminées de part et d’autre des cicatrices foliaires. Feuilles 8 × 3 cm , regroupées par 3–5 au sommet des tiges, de forme ovale allongée, à extrémité nettement aigüe, presque mucronée; canaliculées, glabres ou couvertes d’un très fin duvet blanchâtre; limbe vert, lisse; marge continue, ondulée, parfois rosée; pétiole absent ou très court et très épais (4 × 4 mm ); nervation pennée: nervure principale très épaisse, prolongeant le pétiole en une carène nettement visible sous la feuille, de couleur vert clair, parfois rosée, nervures secondaires 10–15 légèrement en relief. Incyathescences 1(–3) par tige, subterminales, formées généralement de 1 à 2 dichasia en position pendante. Pédoncule principal court et épais 5–10 × 2 mm , vert, légèrement duveteux, parfois recourbé, terminé par deux bractées marron-rouge, rectangulaires acuminées, 3 × 2 mm . Pédoncules secondaires identiques mais légèrement plus courts, généralement recourbés. Cyathes hermaphrodites, pendantes, en forme de cloche. Cyathophylles glabres ou très légèrement duveteux, largement ouverts, arrondis, 10 × 10 mm , à extrémité apiculée, de couleur jaune, plus ou moins largement veinés de rouge (les trainées rougeâtres sont plutôt sur le côté extérieur des cyathophylles, mais bien visibles de l’intérieur par transparence). Involucre conique 4 × 4 mm . Glandes: 5, jaunes à orange, réniformes, contigües, très légèrement dressées, 2 × 1 mm . Bractées interglandulaires blanc-jaune, petites, légèrement dressées, fimbriées. Fleurs mâles: env. 10, pédicelle blanc, 2 mm , étamine blanche, 2 mm , 2 anthères jaunes. Ovaire légèrement poilu. Style jaune-vert à 3 lobes bifides. Fruit: une capsule tricoque de 6 mm , jaune fortement tachetée de rouge, à style persistant. Fig. 1. – Euphorbes épineuses du sud-ouest malgache. A–B. Euphorbia neobosseri Rauh ; C–D. Euphorbia mahafalensis var. itampolensis (Rauh) J.-P. Castillon & J.-B. Castillon; E–F. Euphorbia mahafalensis Denis du lac Tsimanampetsotsa. [Photos: J.-P. Castillon] Notes. – Deux noms peuvent correspondre à l’euphorbe d’Ambohimahavelona: E. rubrostriata (dont l’épithète ne laisse aucun doute sur l’identité) et E. mainiana (plante à cyathes jaune pur, originaire des monts Mainia, l’ancien nom des montagnes calcaires de Tuléar). Or, aucune autre euphorbe similaire n’existe dans la région et la plante d’Ambohimahavelona est variable à l’intérieur d’une même population tant en taille ( 50 cm à 2 m ; Fig. 2A–B ) qu’en couleur des cyathophylles (jaune parfois pur, parfois strié de rouge, Fig. 2C–D ). L’espèce décrite par POISSON (1912) est donc considérée comme un synonyme de E. rubrostriata . Une population plus homogène de plus petite taille ( 40–80 cm ) et à cyathes toujours entièrement jaunes, pousse sur les falaises calcaires de Lavanono. Euphorbia rubrostriata présente souvent plusieurs ramifications principales proches du sol: la plante a alors une forme en V; elle en est parfois dépourvue: la plante a alors un port plus droit. La pilosité des feuilles, des pédoncules, des cyathes et des fruits est variable: certains spécimens sont glabres, d’autres clairement duveteux. Cette espèce se différencie de E. hofstaetteri Rauh , une espèce très proche aux incyathescences identiques en provenance de Tongobory, 50 km en amont de l’Onilahy, essentiellement par sa plus grande taille ( 50 cm2 m vs 40–60 cm ), ses épines moins épaisses et plus longues, ses tiges cylindriques (vs anguleuses) et ses feuilles (allongées, glabres ou légèrement duveteuses, 8 × 3 cm vs pyriformes, très poilues, 3 × 2 cm ). L’holotype de E. rubrostriata collecté par Guillaume Grandidier en 1901 n’a jamais été localisé ( HAEVERMANS et al., 2009 ). Nous désignons ici un néotype collecté près de la localité type (falaises et plateaux calcaires bordant l’Onilahy aux environs d’Ambohimahavelona) et qui en est en parfait accord avec le protologue.