Tibicina garricola n. sp., Cigalé méconnue du Sud de la France (Hom. Cicadoidea) Author Boulard, Michel Laboratoire d'Entomologie du Muséum et de l'École Pratique des Hautes ÉtUdes, 45, rue Buffon, F 75005 Paris text L'Entomologiste 1983 1983-12-31 39 6 309 312 journal article http://doi.org/10.5281/zenodo.7331463 ecfb426c-c4d9-4610-877a-68fb86452ea2 7331463 Tibicina garricola n. sp. , Cigalé méconnue du Sud de la France (Hom. Cicadoidea) par Michel BOULARD J e donne ici la description précise d’une cigale appartenant au genre Tibicina et dont les représentants ont été confondus soit avec T. quadrisignata (Hagen, 1855) , soit avec T. tomentosa (Olivier, 1790) . T. garricola n. sp. présente la maculature thoracique de 1a première, mais en jaune ou en ocre, et la taille de la seconde dont elle ne possède pas, même à l'état frais, la pruine cireuse et grisâtre qui recouvre le corps. Fig. l Tibicina garrícola 1.1. sp., Holotype mâle (G. X 1,4). Holotype mâle (fig. 1). Tête yeux compris, moins large nettement que le mésonotum; entièrement noire, hormis la. plus grande partie des arcades antennaires et le sommet clypéal ocre; une tache ponctiforme rougeâtre à l'arrière médian du frons et une autre soulignant l’ocelle médian; les ocelles relativement éloignés les uns des autres, la distance entre les latéraux de peu inférieure à celle séparant chacun d'eux de l'oeil voisin. Scapes noirs, couronnés d'ocre-jaune, le reste des antennes:noir. Sillon médio-clypéal particulièrement encaissé; la plus grande partie du postclypéus bistre noirâtre sauf l'apex ocre-rouge; antéclypéus noir, rostre court n'atteignant au repos que l'apex des hanches moyennes.. Thorax :aire interne du pronotum noire avec de larges fascies cunéiformes grenat; le sillon médio-longitudinallarge et ocre; aire externe étroite, ourlée postérieurement de jaune, cette couleur s'étalant avec les lobes supra-huméraux mais s'estompant sur les marges latérales; celles-ci subarrondies. Mésonotum noir bordé irrégulièrement de jaune et portant sur le scutum les quatre macules lunuliformes jaunes; x scutellaire jaune, sa partie centrale envahie d'un brun plus ou moins diffus; ses flancs.: bistre et obliquement sillonnés. Partie visible du métanotum:jaune. Opercules comme sur la figure 2 . Pattes :hanches noire ou d'un brun plus ou moins sombre sur leur moitié longitudinale externe; fémurs, trochanters, tibias et tarses 1 et 2:bistre ou brunâtre; tibias 3:bruns au départ puis ocre jaune; tarses 3: jaunes. Profil des fémurs antérieurs comme sur la figure 3. Ailes .:homélytres hyalins à nervation d' abord jauné puis bistre à noire dans toute l'aire apicale; costa tracée de noir, cellule basale d'un jaune parcheminé. Ailes postérieures transparentes à nervures bistre sauf la première cubitale:jaune; jugum portant une macule bistre en son centre. Abdomen tergites noirs, bordés plus ou moins largement d'ocre-jaune, cette teinte envahissant la presque totalité des latérotergites II; sternites de même, àvec en plus de l'ocre sur les côtés. Cymbales très bombées, à 9 longues côtes régulières et parallèles alternant avec 8 petits sclérites en S étiré, dont la taille croît de l'antérieur au postérieur. Genitalia et terminalia comme sur 1a figure 4. Sonogramme la cymbalisation débute brusquementet généralement sans à-coups préparatoires, au contraire de la plupart des autres Tibicines, et pour se terminer de même. Elle consiste en un long sifflement, pouvant durer une à deux dizaines de minutes en continu, et fait de signaux rigoureusement identiques. La répartition fréquentielle de l'énergie sonore s'échelonne en bandes bien distinctes, à partir_ d'un fondamental donnant entre 6000 et 10000 Hertz, puis de 8000 en 8 000 Hz supérieurs pour les harmoniques (fig: 5). Ces derniers, très remarquables ici par leur intensité, sont pratiquement absents sur les sonogrammes de T. quadrisignata dont la cymbalisation paraît la plus voisine. Fig. 2 à 5 Tibicina garricola n. sp. - 2, épimérite 3 et opercule gauche; 3, fémur de la· patte antérieure droite; 4, genitalia.et terminalia vus de profil gauche {échelle en mill.imètres); 5, Sonogramn:te de la cymbalisation d'appel nuptial mettant ·en évidence les harmoniques (Enregistrements par l'auteur, sur magnétophone ·UHER; visualisation avec l'aide de Mlle Yveline Leroy, Laboratoire d'Etho-écologie des communications animales, École Pratique des Hautes Étud,e;;, Paris). Allotype femelle. Habitus identique à celui du mâle. Dimensions principales, en millimètres, des spécimens types: Mâle Femelle Longueur totale. 35 35 Longueur du corps.. ............ 26 26 Envergure 66 64 Largeur de la tête,yeux inclus... 8 8 Largeur du mésonotum. 8,6 8,6 Longueur de l'homélytre.. 29 28 Plus grande largeur de l'homélytre.... 12 12 Matériel examiné Holotype mâle , allotype femelle, 5 -paratypes mâles et 5 paratypes femelles, environs d'Eyguières , juillet 1977 et 1978, Michel Boulard réc.; 5 paratypes mâles et 5 paratypes femelles , environs de Montpellier , juillet 1983, Michel Boulard et Jean-Michel Maldès rée., Muséum national d'Histoire naturelle, Paris (Entomologie). Plantes-hôtes Tibicina garricola affectionne les garrigues particulièrement arides, celles où prédominent le chêne à Kermès (Quercus coccifera L.), «garri» ou «garrig>> en Langue d'Oc, d'où le nom donné à cette espèce. Mais elle se nourrit également sur l'Yeuse, l'Arbousier, le Sarothamne et sur les Cistes.