Histoire naturelle des Hymenopteres. Deuxieme partie: Les Formicides.
Author
Forel, A.
text
1891
L'Imprimerie Nationale
Paris
Editor
Grandidier, A.
Histoire Physique, Naturelle et Politique de Madagascar.
1
231
book chapter
6734
10.5281/zenodo.9896
F0A2F4DC-EB6B-4AF0-9BA9-A8F1BB37636F
4.
CREMASTOGASTER RANAVALONAE
1, Forel.
(Pl. VI, fig. 3 et 3a et fig. 4, 4a et 4b.)
Cremastogaster Ranavalonae
, Forel, Bull, de la Soc. enlomol. de Suisse (octobre 1887).
[[worker]]. Longueur 3,6
a
4 mill. Corps
plutot
maigre et
allonge
.
Tete
aussi longue que large,
a
cotes
bien convexes, non
echancree
derriere
. Mandibules peu luisantes finement
striees
, avec des points
epars
, poilues,
armees
de quatre dents. Antennes de onze articles; massue
grele
, mince relativement
a
la plupart des autres
especes
, de trois articles; le
deuxieme
article du funicule est relativement long et parfois
a
demi
divise
transversalement par un sillon. Yeux
situes
en
arriere
du milieu des
cotes
de la
tete
. Aire frontale arrondie
derriere
; sillon frontal indistinct. Thorax
allonge
. Pronotum convexe, sans
aretes
. La suture
pro-mesonotale
est presque
entierement
obliteree
,
reduite
a
une faible
depression
transversale qui marque la limite.
Mesonotum
bien plus long que large,
a
peine convexe longitudinalement, faiblement mais distinctement convexe transversalement, sans
aretes
laterales
. Echancrure
meso-metanotale
plutot
faible.
1 Et non pas Ranavalonis comme je l'ai
ecrit
par erreur dans le Bull, de la Soc. enlomol. de Suisse, 1887, vol. VII, n° 10, p. 388.
Metanotum
allonge
; face basale convexe
anterieurement
, bien plus large
derriere
que devant. Epines assez longues, presque droites, divergentes,
etroites
,
dirigees
presque horizontalement en
arriere
(un peu en haut). Premier n
oe
ud du
pedicule
allonge
,
a
peine plus large devant que derriere, deux fois plus long que large. Vu de dessus, son bord
anterieur
est plus ou moins semi-circulaire ou bien plus ou moins anguleux (formant deux
cotes
d'un losange); ses bords
lateraux
(jusqu'aux angles lateraux du bord
anterieur
) sont presque
paralleles
. Second n
oe
ud petit, arrondi, bien plus large que long, sans sillon longitudinal, mais avec une impression ou
echancrure
au milieu de son bord
posterieur
superieur
.
Tout le corps
tres
luisant,
tres
faiblement
reticule
;
ca
et
la
reticule-
ride
. Thorax, surtout le
metanotum
, lisse ou presque lisse. Les
reticula-
tions sont plus fortes sur le devant de l'abdomen et sur le dessus du premier n
oe
ud qui est demi-mat. Les
cotes
de la
tete
et le front sont
tres
faiblement
reticules-rides
en long. L'aire frontale et
l'epistome
ont des rides longitudinales, plus
serrees
et sont moins luisants.
Pilosite
dressee
d'un blanc sale,
tres
dispersee
, nulle sur les tibias et les scapes. Une pubescence
couchee
,
espacee
,
blanchatre
ou
grisatre
, assez abondante sur les pattes et sur les scapes (
soulevee
sur ces derniers), puis sur la
tete
, courte et fort
eparse
sur l'abdomen et encore plus rare sur le thorax.
Couleur semblable
a
celle du
C. hova
, mais d'un brun marron sensiblement plus clair; funicules en entier d'un roux
testace
(sauf la base du premier article).
Bien distinct par la forme
particuliere
du thorax, surtout par la soudure presque
entiere
du pronotum et du
mesonotum
. [[queen]]. Inconnue.
[[male]]. Longueur 3
a
3,3 mill. Antennes de douze articles. Premier n
oe
ud du
pedicule
plutot
plus large
derriere
que devant; second n
oe
ud avec une impression longitudinale.
Tete
(sauf
l'epistome
qui est en majeure partie lisse et luisant) assez finement et
irregulierement
reticulee-ponctuee
et subopaque ou mate. Milieu du
mesonotum
finement
strie-ride
et subopaque; le reste du thorax luisant et assez lisse, sauf les
cotes
qui sont plus ou moins
rides
ou
reticules
. Premier segment de l'abdomen
reticule
, subopaque et abondamment couvert de gros points
enfonces
espaces
,
tres
distincts; le reste de l'abdomen luisant,
tres
faiblement
reticule
.
Meso-
notum avec deux sillons convergents plus ou moins
effaces
.
Metanotum
inerme.
Tout le corps assez abondamment pourvu d'une
pilosite
dressee
fine, fauve. Tibias avec une pubescence
soulevee
assez abondante, sans poils
dresses
. Pubescence du reste
tres
eparse
.
D'un noir un peu
brunatre
; antennes et pattes
brunatres
. Ailes hyalines, finement pubescentes,
a
nervures et tache marginale
pales
.
Bois sur les bords de
l'Ivondrona
,
pres
de Tamatave (
recolte
par le Dr C. Keller);
forets
de la
cote
Est de Madagascar (
recolte
par M. Humblot).
Cette
singuliere
espece
construit sur certains arbres de Madagascar, dont les feuilles sont dures et luisantes, de grands nids
spheriques
en carton ligneux d'un brun
noiratre
qui ont
jusqu'a
3
decimetres
de diametre(fig. 62). M. le Dr Keller les a
observes
dans les bois
situes
sur les bords de
l'Ivondrona
, et M. Humblot en a
envoye
deux exemplaires encore remplis de [[worker]] et de [[male]] (ces derniers malheureusement en mille morceaux). Les feuilles et les rameaux de l'arbre sont pris et
maconnes
dans le nid comme dans de la
pate
. Tandis que la partie centrale du nid ressemble au carton ordinaire des
Cremastogaster
arboricoles, ses couches externes sont
formees
d'un feutre beaucoup plus
lache
compose
de longs faisceaux de fibres ligneuses
entrecroises
en tout sens et laissant entre eux des mailles ou intervalles de plus en plus petits
a
mesure qu'on approche des portions centrales du nid. Cela provient de ce
qu'a
l'inte-
rieur les faisceaux
allonges
et de couleur
grise-jaunatre
de fibres ligneuses sont de plus en plus
remplaces
par des
debris
plus
tenus
et plus courts et finalement par de la vermoulure. Tous ces
materiaux
ligneux sonl
evidemment
agglutines
par la
secretion
des glandes mandibulaires comme chez les autres fourmis qui font des nids en carton (fig. 61).
Il est fort probable qu'il existe une
espece
quelconque de symbiose entre le Cremaslogaster Ranavalonae et son arbre,
c'est-a-dire
que le Cremastogaster
protege
l'arbre contre ses ennemis (insectes ou autres) et
recoit
en revanche de l'arbre, non seulement la base et les
materiaux
de son nid, mais probablement encore sa nourriture, soit indirectement, par des Coccides ou des Aphides, soit directement, par quelque
secretion
vegetale
. Malheureusement je ne connais pas le nom de l'arbre, et les observations biologiques sur la
maniere
dont le
C. Ranavalonae
se nourrit font
defaut
.