Une nouvelle espèce de Seira Lubbock, 1869 (Collembola, Entomobryidae) de Tunisie présentant des caractères sexuels secondaires
Author
Barra, Jean-Auguste
Université de Strasbourg, Laboratoire de Zoologie, 12 rue de l’Université, F- 67000 Strasbourg (France) jean. barra @ wanadoo. fr
text
Zoosystema
2010
2010-12-31
32
4
585
593
http://www.bioone.org/doi/abs/10.5252/z2010n4a3
journal article
10.5252/z2010n4a3
1638-9387
5167583
Seira uwei
n. sp.
(
Figs 1
;
2
)
MATÉRIEL TYPE. —
Tunisie
. Parc national de Bou Hedma, P7,
IV.1996
,
holotype
♂
,
3 paratypes ♂♂
,
1 subadulte
.— P1,
IV.1995
,
1 paratype ♂
,
1 subadulte
. — P5,
IV.1996
,
1 paratype ♂
,
2 paratypes ♀♀
,
1 subadulte
. — P6,
IV.1996
,
3 paratypes ♂♂
.
AUTRE MATÉRIEL EXAMINÉ. — Mêmes données, essentiellement des subadultes. Les spécimens suivants montés sur lames sont déposés au Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (MNHN), l’holotype et
10 paratypes
:
5 ♂♂
(P5, P6, P7),
2 ♀♀
(P5) et
3 subadultes
(P1, P5, P7).
ÉTYMOLOGIE. — Espèce dédiée à Uwe Moldrzyk.
DESCRIPTION
Parmi les exemplaires récoltés on distingue: 1) les immatures, taille inférieure à
2,5 mm
, peu colorés, pigmentation sur les yeux, le front, sur les coxae 1. Antennes bleu pâle, article antennaire IV non annelé. Pas de mamelon génital; 2) les femelles, taille jusqu’à
3,2 mm
, peu colorées, pigment sur les yeux, le front, en arrière de la tête, sur les coxae 1. Antennes bleutées, article antennaire IV non annelé. Mamelon génital différencié; et 3) les mâles, longueur maximale
4,4 mm
, colorés, avec en plus du pigment sur les coxae, fémurs, face ventrale du corps et du manubrium (
Fig. 1A
). Antennes bleutées, article antennaire IV annelé. Pattes prothoraciques avec des épines (
Fig. 1B
). Mamelon génital différencié.
Antennes trois fois supérieures à la longueur de la tête. Articles antennaires de I à IV: 1/1,6/1,6/2,3 (article antennaire I = 300 µm, sur l’holotype). 8 + 8 cornéules subégales (
Fig. 1C
). Chétotaxie labiale: soies antérieures a1-a5 lisses, soies postérieures ciliées M1, M2, R, E, L1, L2, «R » supérieure à la moitié de M2 (
Fig. 1D
). Linea ventralis avec 3 + 3 soies ciliées.Écailles brunes, sauf sur les articles antennaires I, II, III, sur les pattes et sur la furca.
Chétotaxie de la tête et du corps selon les
Figures 1C et 1E
. Urotergite IV avec des macrochètes de
type
2 (
acuminate setae
) 2 à 2,5 fois plus longues que celles de
type
1 (
flexed setae
). Soie C3 mésochète (
Fig. 1F
). Urotergite V avec 9 + 9 macrochètes: m2, m3, a5, m5, p1, p3, p4, p5, et ap6 (
Fig. 2A
); longueur de 150 à 250 µm sur 11 µm dans la zone la plus large, de
type
1 chez les mâles (
Fig. 2B
); de
type
2 chez les femelles (
Fig. 2C
). Les autres soies sont des mésochètes de 60 à 170 µm.
Griffes allongées, avec 4 dents.L’appendice empodial avec une dent basale, parfois pluridenté. Épine tibiotarsale au niveau du second verticille des soies des tibiotarses III (
Fig. 2D
). Ergot court, GIII/ ergot = 1,7. Organe trochantéral avec 21-32 soies fines (
Fig. 1G
). Tube ventral antérieur de 15-22 soies ciliées, face postérieure avec deux grandes soies ciliées apicales et 4 + 4 soies ciliées plus courtes, 14-17 soies dont trois lisses par lobe. Furca grande, manubrium/mucrodens: 1/1,35, face ventrale avec quatre soies subapicales (
Fig.1H
). Mucron falciforme de 16 µm (
Fig. 1I
). Mamelon génital femelle avec des protubérances, lèvre supérieure avec deux soies courtes, 6 + 6 soies antégénitales ciliées, les soies externes plus fortes (
Fig. 2E
). Mamelon génital mâle lisse avec 5 + 5 soies lisses, les antérieures étant plus longues (
Fig. 2F
). Dans les deux sexes les longues soies finement ciliées appartiennent aux lobes anaux.
FIG. 2. —
A -F
,
Seira uwei
n. sp.
;
A
, distribution des soies sur le demi-tergite d’abd. V mâle ou femelle: m2, m3, a5, m5,p1, p3, p4, p5 et ap6 sont des macrochètes (nomenclature selon
Szeptycki 1979
);
B
, demi-tergite d’abd. V mâle, toutes les macrochètes sont de type 1;
C
, demi-tergite d’abd. V femelle, toutes les macrochètes sont de type 2;
D
, griffe métathoracique;
E
, papille génitale femelle;
F
, papille génitale mâle;
G -I
Seira polysperes
Barra,2004
;
G
, papille génitale femelle;
H
, papille génitale mâle;
I
, griffe métathoracique. Échelles: A, dessin schématique; B, C, E, G, 45 μm; D, F, H, I, 30 μm.
REMARQUES
En plus de la pigmentation, la variabilité affecte le nombre de certaines macrochètes. Sur la tête, la zone 1 porte dans la majorité des cas sept soies en ligne plus une soie en retrait soit 7 + 1, mais ce nombre peut atteindre 9 + 1 d’une manière symétrique ou non (
Fig. 1C
). Sur le mésothorax, la zone 3 (A-B-C) correspond à 7-2-6 macrochètes (59 % des cas). La
Figure 1J
illustre la variabilité de la plage 3 (A) chez
S. uwei
n. sp.
et
S. polysperes
,
espèces très proches; la répartition des autres macrochètes est stable. Cette variabilité affecte aussi bien les mâles que les autres individus.
Seira uwei
n. sp.
partage avec
S. polysperes
de nombreux caractères: même répartition des macrochètes dorsales céphaliques, thoraciques et abdominales, même labium, même dimorphisme sexuel, organe trochantéral et tube ventral peu différents.
Le dimorphisme chétotaxique sur l’urotergite V repose sur la forme des macrochètes:
type
1 ou 2 (
Christiansen 1958
); 9 + 9 macrochètes de
type
1 chez les mâles et 9 + 9 de
type
2 chez les femelles. La seule différence entre les deux espèces est le rapport p3a/p0, il est de 1,4 chez les femelles et de 1,7 chez les mâles de
S. uwei
n. sp.
, alors que chez
S. polysperes
il est respectivement de 0,9 et 1,1.
Les papilles génitales de
S. polysperes
sont différentes de celles de
S. uwei
n. sp.
; les 6 + 6 soies antégénitales sont identiques sauf les plus externes légèrement plus fortes (
Fig. 2G
). La papille mâle lisse porte 6 + 6 soies lisses plus une paire de soies fortes et ciliées (
Fig.2H
). La comparaison des griffes révèle une nette différence en plus de la forme plus élancée de
S. uwei
n. sp.
: l’épine tibiotarsale est située juste en dessous de la dernière soie épaisse (
Fig. 2D
). Chez
S. polysperes
entre l’épine et la soie épaisse s’intercale une soie, l’épine est au niveau du premier verticille (
Fig. 2I
). Ainsi, les deux espèces très proches peuvent se différencier par leurs griffes III, les rapports p3a/p0, les papilles génitales et le nombre de soies subapicales au manubrium ventral, la taille et la pigmentation.