Liste des types d’oiseaux des collections du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. 16: Perroquets (Psittacidae)
Author
Voisin, Claire
Author
Voisin, Jean-François
Muséum national d’Histoire naturelle, Département Systématique et Évolution, case postale 51, 57 rue Cuvier, F- 75231 Paris cedex 05 (France) cvoisin @ mnhn. fr
cvoisin@mnhn.fr
text
Zoosystema
2008
30
2
463
499
journal article
10.5281/zenodo.5402150
1638-9387
5402150
Psittacus jonquillaceus
Vieillot, 1818
Psittacus jonquillaceus
Vieillot, 1818: 352
.
IDENTITÉ. —
Aprosmictus jonquillaceus
(
Vieillot, 1818
)
.
SPÉCIMENS TYPES. —
Syntypes
: C.G. 2004-104 (A.C. 1345; N.C. 567). — Inscriptions sous le socle: 1) Platycerque ensanglanté /
Platycercus vulneratus Wagl.
/ Timor par Maugé / un des types de Wagler / C’est
Ps. jonquillaceus
/ Vieill. un des deux / types [toutes ces mentions très pâles et presque illisibles]; 2) 1345 [crayon]. — Étiquette du socle:
Platycercus vulneratus
/
P. jonquillaceus
(V.) T. / Exp. Baudin Timor.
C.G. 2004-97 (A.C. 1346; N.C. 568). — Inscriptions sous le socle: 1) Platycerque ensanglanté /
Platycercus vulneratus
/ un des
types
de / Wagler / Exp. du Cap. Baudin / Maugé / C’est
Ps. jonquillaceus
/ Vieill. (c’est un des deux
types
) [toutes ces mentions très pâles et presque illisibles]; 2) 1346 [crayon]. — Étiquette du socle:
Platycercus vulneratus
/
P. jonquillaceus
(V.) T. / Exp. Baudin Timor.
LOCALITÉ
TYPE
. — Timor (
Peters 1937
).
REMARQUES
Les spécimens C.G. 2004-97 et C.G. 2004-104 proviennent de l’expédition Baudin 1800-1804. Leur origine est Timor et non la
Nouvelle-Hollande
(=
Australie
) comme l’a écrit
Vieillot (1818)
et en effet ils correspondent tout à fait à l’espèce présente à Timor. La description de Vieillot prête à confusion car les couleurs jaune et verte sont présentes sur chaque plume, mais l’ensemble est décrit comme « jaune jonquille » alors que le vert domine. Les couvertures alaires sont en grande partie rouge chez cette espèce alors que Vieillot parle à peine de rouge sur l’aile, mais mentionne à juste titre le bleu sur le bas du dos. Chez les deux spécimens dont il est question ici, cette imprécision a porté à confusion par la suite, car Wagler, de passage à Paris, les a redécrits sous le nom de
Platycercus vulneratus
Wagler, 1832
(voir ci-dessous).
Quoy & Gaimard (1824)
ont décrit à leur tour cette espèce de Timor sur d’autres spécimens qu’ils avaient eux-mêmes rapportés du Voyage autour du monde de
L’Uranie
et de
La Physicienne
. Ils ont mis en synonymie la « Perruche jonquille » de Vieillot et
Psittacus erythropterus
Latham, 1781
et conservé le nom donné par Latham car ils ne considéraient pas ces deux espèces comme différentes. La description de Quoy & Gaimard est bien plus exacte que celle de Vieillot car ils écrivent: «la tête et le cou d’un beau vert nué de jaune, tandis que la poitrine, le ventre et les couvertures supérieures et inférieures de la queue et des ailes sont d’un jaune nué de vert clair». Ces deux auteurs savaient bien qu’ils avaient affaire à l’espèce déjà décrite par Vieillot car ils notent: «Chaque plume [de la queue] a sa tige noire et l’extrémité jaune jonquille; d’où M. Vieillot a tiré le nom qu’il a donné à cette perruche.»
Vieillot ne précise, ni dans le
Nouveau Dictionnaire d’Histoire naturelle
(1816-1819)ni dans l’
Encyclopédie méthodique
(Bonnaterre &
Vieillot 1823
), que les spécimens décrits ont été rapportés par l’expédition Baudin, mais ils étaient à sa disposition, car, à l’époque, il travaillait au
MNHN
.
Malgré une certaine incertitude due à la description approximative de Vieillot et au travail de
Wagler (1832)
, plusieurs données nous permettent de penser que les spécimens C.G. 2004-97 et C.G. 2004-104 sont bien ceux décrit par Vieillot.On peut citer entre autres, l’inscription «
type
de Vieillot » portée sous les socles, les précisions de Quoy & Gaimard, ainsi que le travail de
Pucheran (1852)
qui reprend la description de Vieillot et qui écrit: «Les deux
types
de Vieillot sont bien sûrement les mêmes que ceux de Wagler. Ils sont originaires de Timor (Maugé).» Maugé, compagnon de Baudin, mourut en 1802 à l’île Maria (
Tasmanie
). Il avait préparé de nombreux spécimens d’oiseaux pendant le séjour de l’expédition à Timor.