Les Acridiens du Nimba et de sa région Author Roy, Roger John T. Huber text Mémoires du Muséum national d'Histoire naturelle 2003 190 311 392 journal article 2-85653-554-2 1243-4442 Spathosternum brevipenne Chopard,1958 Fig. 6 Spathosternum brevipenne Chopard, 1958: 131 . Holotype mâle et allotype femelle de la prairie d’altitude du Nimba , au MNHN. = Spathosternum beninense Popov, 1980: 45 . Holotype mâle du Bénin , au NHML; synonymie établie par Grunshaw (1988: 7) . Iconographie: Chopard, 1958: 131 ; Mestre, 1988: 71 ; Lamotte & Roy, 1998: 121 . Spathosternum brevipenne n’a d’abord été trouvé au Nimba qu’en prairie au-dessus de 1000 m . On a cru longtemps qu’il s’agissait d’une espèce endémique à élytres toujours courts, prenant le relais de S. pygmaeum aux altitudes élevées, mais Grunshaw (1988: 7) a montré qu’il s’agissait de la même espèce que S. beninense à élytres longs, décrit des environs de Parakou au Bénin sur 9 mâles et 7 femelles, et que cette espèce était également présente au Cameroun ( 1 mâle de Tibati). Le Gall & Mestre (1986: 47) citent également S. beninense de Lamto , où il est présent en compagnie de S. pygmaeum , plus abondant. Au Nimba la longueur des élytres varie ordinairement de 3,7 à 4,9 mm pour les mâles et de 5,2 à 6,6 mm pour les femelles, avec toutefois la mention par Grunshaw (1988: 8) d’un mâle ‘‘long-winged variant’’ précédemment identifié S. pygmaeum par Dirsh, mâle que j’ai pu réexaminer, en provenance de la savane à 900 m sur la piste de Ziéla au Pierré Richaud (II-VI.1942, M.Lamotte), dont les élytres, longs de 12,0 mm, n’atteignent pas tout à fait l’apex de l’abdomen. Au moins un autre mâle macroptère a été recueilli au Nimba (mont Leclerc, 600 m , 21.XI.1961 , P. Aguesse), retrouvé récemment parmi des récoltes non encore triées par groupes; la longueur de ses élytres, qui n’atteignent pas non plus l’apex de l’abdomen, est de 11,2 mm . Par ailleurs j’ai pu également examiner une femelle (prairie 1450 m , 10.I.1967 , C. Girard) à élytres particulièrement courts et inégaux ( 4,6 mm à gauche, 4,2 mm à droite), s’éloignant donc nettement des limites ordinaires de variation. Pour le Bénin , Popov indique des élytres longs de 9,3 à 10,3 mm pour les mâles et de 13,6 à 14,1 mm pour les femelles. Quant à l’unique mâle cité en provenance du Cameroun , Grunshaw indique seulement qu’il s’agit d’un ‘‘further long-winged variant’’. FIG. 6. Spathosternum brevipenne Chopard , femelle, longueur 24 mm ; dessin de Y. Schach-Duc. FIG. 6. Spathosternum brevipenne Chopard , female, length 24 mm ; drawing by Y. Schach-Duc. Le cycle de vie de cette espèce au Nimba est bien tranché, contrairement à celui de l’espèce précédente: les adultes apparaissent en octobre et restent présents jusqu’au début janvier: des très jeunes ( 5 à 7 mm ) ont été recueillis en avril, ceux du dernier stade apparaissent fin juillet alors que l’on trouve encore début août ceux de l’antépénultième stade, et fin août ceux de l’avant-dernier; quant à ceux du dernier stade, ils peuvent persister jusque début novembre alors que la majorité des spécimens est déjà adulte. On trouve ordinairement S. brevipenne dès 1000 m , mais ce n’est qu’à partir de 1200 m que l’espèce est relativement abondante, avec une densité de l’ordre de 20 à 50 adultes par 100 m 2 à la saison la plus favorable (novembre-décembre), et ce jusqu’au sommet du mont Richard-Molard où l’abondance est peut-être même supérieure (effet de ‘‘hilltopping’’?). Toutefois il semble que le versant sud-est de la montagne n’abrite que des densités nettement moindres, seulement de l’ordre de 5 à 10 adultes par 100 m 2 .