(Alismataceae) de Guadeloupe (Petites Antilles). Observations palynologiques, cytogénétiques et chimiques
Author
Jérémie, Joël
Author
Lobreau-Callen, Danielle
Author
Couderc, Henri
Author
Jossang, Akino
text
Adansonia
2001
3
23
2
191
203
journal article
http://doi.org/10.5281/zenodo.5180131
1639-4798
5180131
Echinodorus zombiensis
(
Fig. 3
F-O)
Au Mph et au MeB le pollen apparaît particulièrement diversifié avec 17,2 % de grains simples, 82% de dyades de forme variable et 0,8% de tétrades.
Fig. 3. — Pollen d’
Echinodorus
.
A-E:
E. tenellus
:
A
, variabilité dimensionnelle du pollen;
B
, un grain périporé;
C
, ectoaperture, membrane aperturale échinulée;
D
, endoaperture;
E
, infratectum columellaire. (A,
Gardner 2730
, P; B-E,
Pedersen 3080,
P).
F-O:
E. zombiensis
:
F
,
G
, dyades;
H
, pôle proximal: perforation dans l’exine permettant la fusion des cytoplasmes des deux monades;
I
,
J
, exine de dyades couverte de longs bâtonnets;
K
, gros pollen simple correspondant à un dysfonctionnement de la division cellulaire;
L
, infratectum granulo-columellaire;
M
, grain simple fertile;
N
, grains restés groupés en tétrade plane;
O
, infratectum columellaire d’un grain fertile. (F-O,
Jérémie
2041
, P). Échelles: C-E, I, J, L, O = 1 µm; A, B, F-H, K, M, N = 10 µm.
Les grains simples sont sphériques (7,2% du total des grains comptés) ou ellipsoïdaux (10%). Le diamètre ou la dimension la plus grande varie de 30 à 48 µm et corrélativement le nombre d’apertures de 21 à 36 (
Fig. 3K,M
). Le contour des apertures est généralement circulaire mais, dans les grains les plus gros, il peut être elliptique, triangulaire ou sub-carré.
Les grains composés: parmi les dyades, dans 37,2% du total des grains comptés, les monades sont subsphériques et soudées par des ponts tectaux (
Fig. 3F
) ou par les couches continues de l’exine (
Fig. 3G
); les apertures sont face à face. Les dyades sont formées de monades subsphéroïdales identiques dans 40,8% des cas et de dimensions très différentes dans 4% des pollens. Les soudures entre les monades sont de
type
« cross wall cohesion », incomplètes ou réduites à quelques traces dans les dyades ellipsoïdales de sorte que les cytoplasmes sont plus ou moins fusionnés (
Fig. 3H
). Les dimensions des monades sont variables. Lorsque le contour de la dyade est elliptique, ses dimensions sont identiques à celles des gros grains ellipsoïdaux ou sphériques et le nombre de pores est généralement de 34 à 36. Dans 0,8% des cas le pollen est en tétrade plane (
Fig. 3N
), très irrégulière, avec ou sans cloison totale ou partielle.
Au MeB, l’exine apparaît microéchinulée et de deux
types
: dans les grains simples sphériques et petits, et dans certaines dyades les épines sont coniques et forment un bulbe tectal à la base (
Fig. 3O
). Dans les plus gros grains simples (qu’ils soient sphériques ou ellipsoïdaux), dans un grand nombre de dyades et dans toutes les tétrades, le tectum, d’épaisseur irrégulière, est recouvert de longs bâtonnets (
Fig. 3I
). Dans quelques dyades et grains simples, microépines et bâtonnets coexistent (
Fig. 3J
). Lorsque le tectum est microéchinulé, il est relativement épais et irrégulier en profondeur; l’infratectum est formé de columelles irrégulières cylindriques ± parallèles entre elles (
Fig. 3O
) parfois mal individualisées. Lorsque le tectum est recouvert de bâtonnets, il est épais et l’infratectum est constitué de courts et fins éléments très irréguliers, obliques ou droits, souvent ramifiés à leur base ou sur toute leur lon- gueur (
Fig. 3L
). La nexine est mince et apparaît discontinue et très régulière surtout lorsque le tectum est couvert de bâtonnets.
L’hétérogénéité du pollen de
Echinodorus zombiensis
est particulière pour le genre et même pour la famille des
Alismataceae
.
La grande
diversité des grains simples ou composés de même que l’existence de grains composés dépourvus de cloison commune ou avec une cloison très incomplète sont l’indice d’un dysfonctionnement de la division cellulaire ou de la cellule lors de la formation des microspores. Les bâtonnets portés par le tectum à la place des microépines ont été interprétés dans divers travaux ontogéniques comme des structures reliant le pollen au tapis ou aux orbicules (
EL GHAZALY & JENSEN 1986
;
ROWLEY & DUNBAR 1990
;
ROWLEY & ROWLEY 1996
); il s’agit de pré-épines résultant de l’arrêt du développement de l’exine au cours des premiers stades de formation de la microspore (KRONESTEDT-
ROBARDS & ROWLEY 1989
;
ROWLEY et al. 1997
;
EL GHAZALY & ROWLEY 1999
;
EL GHAZALY et al. 2000
).
Le contenu cellulaire occupe tout le grain dans 22% du pollen dont 13% de grains simples et 9% de dyades; dans 88% du pollen, dont 37% de grains simples et 41% de dyades, l’intine est très épaisse et une partie ou la totalité du cytoplasme est concentrée, indiquant ainsi que le pollen a avorté.
Dans la localité où
Echinodorus zombiensis
a été trouvé, seuls un petit nombre d’individus en fleurs ou en fruits ont été observés, et seulement un maximum de 22% du pollen a la capacité d’assurer une fécondation (test d’Alexender et comptage des pollens morphologiquement bien constitués). Parmi tous les
types
polliniques connus dans le genre, le pollen de
E. zombiensis
est le seul à présenter un aussi fort taux d’infertilité et un
type
exinique qui demeure morphologiquement juvénile.