Compléments sur la diversité des ascidies (Ascidiacea, Tunicata) de l’ouest Pacifique tropical
Author
Monniot, Françoise
Author
Monniot, Claude
Muséum national d’Histoire naturelle, Département Milieux et Peuplements aquatiques, case postale 51, 57 rue Cuvier, F- 75231 Paris cedex 05 (France) monniot @ mnhn. fr
monniot@mnhn.fr
text
Zoosystema
2008
30
4
799
872
journal article
6330
10.5281/zenodo.4690007
0baa733e-6e79-4600-a069-3a1a9f87fbec
1638-9387
4690007
Didemnum subtile
n. sp.
(
Figs 16-18
;
74B
)
SYNTYPES
. —
Nouvelle-Calédonie
.
Lagon nord,
6 m
,
25.XI.2001
, coll. P. Laboute, plusieurs morceaux de colonies (MNHN A2 DID.C 575).
AUTRE MATÉRIEL EXAMINÉ. —
Vanuatu
.
Espiritu Santo, Aore island,
15°33.24’S
,
167°09.50’E
,
25 m
,
4.XII.2000
, coll. P. L. Colin, CRCHO460.
Palau
.
Toachel mlengui (West Channel),
7°32.42’N
,
134°28.37’E
,
7 m
,
10.II.1998
, coll. P. L. Colin,
FIG. 15. —?
Didemnum pitipiri
Monniot C. & Monniot F., 1987
, spicules. Échelle: 10 μm.
0CDN5075-Z (
MNHN
A2
DID
C 496). — Même station,
13.II.2007
, plusieurs colonies (
MNHN
A2
DID
C 576).
ÉTYMOLOGIE. — Du latin
subtilis
: discret.
DESCRIPTION
Les colonies (
Fig. 74B
) s’étendent en larges croûtes minces et souples de couleur beige-saumon de 1,5 mm d’épaisseur. La couleur, due seulement aux zoïdes, disparaît en formol. La surface est lisse. Les siphons buccaux s’ouvrent dans un cercle ayant peu de spicules, d’où un aspect ponctué de la surface des colonies. Les ouvertures cloacales communes sont larges, bordées d’une courte cheminée de tunique sans spicules. Les spicules sont denses, surtout dans la couche basale des colonies. Les zoïdes sont suspendus dans des piliers de tunique qui traversent une vaste cavité cloacale commune. Les larves sont contenues dans la couche basale des colonies.
FIG. 16. —
Didemnum subtile
n. sp.
, colonie de Palau:
A
, thorax;
B
, zoïde;
C
,
D
, larves. Échelle: 0,5 mm.
Les zoïdes les moins contractés mesurent
1 mm
(
Figs 16A
;
17A
). Les siphons buccaux sont courts et étroits.L’ouverture cloacale est large, sans languette. Le nombre de stigmates n’a pas pu être compté exactement, 6 apparaissent dans le premier rang. Les organes thoraciques latéraux sont petits et ronds au niveau du troisième sinus transverse. L’appendice fixateur est mince et long, issu de la base du thorax pour les zoïdes de
Nouvelle-Calédonie
et isolé plus
bas au niveau de l’oesophage dans les autres stations. Le pédoncule oesophago-rectal est court.
L’abdomen a une taille égale à celle du thorax (
Figs 16B
;
17A
). La boucle digestive est tordue avec des segments bien individualisés. L’estomac a une forme ovale. L’unique vésicule testiculaire sphérique est entourée de 5 tours de spermiducte sur sa calotte externe, l’ovaire y est accolé.
Les larves de
750 µm
pour le tronc sont grandes par rapport aux zoïdes (
Figs 16C, D
;
17B
). La queue décrit ¾ de tour.Elles ont une structure variable dans une même colonie.En
Nouvelle-Calédonie
(
Fig.17B
),
FIG. 18. —
Didemnum subtile
n. sp.
, spicules d’une colonie de Palau. Échelle: 10 μm.
FIG. 17.—
Didemnum subtile
n. sp.
,colonie de Nouvelle-Calédonie:
A
, zoïde;
B
, larve. Échelles: A, 0,2 mm; B, 0,5 mm.
dans le cas le plus général, les 3 papilles adhésives sont bien espacées, bordées de 5 vésicules allongées dont les plus latérales sont plus épaisses.À
Palau
, les larves ont souvent 4 vésicules adhésives (
Fig. 16D
) (l’une d’elle plus petite) et un nombre variable de vésicules épidermiques de 5 à 7 ou 8 d’un côté de la larve et seulement 5 ou 6 de l’autre côté. Mais il y a aussi des larves à 3 papilles adhésives comme dans les colonies de
Nouvelle-Calédonie
. Une ampoule arrondie est présente à côté de la masse viscérale. La branchie est différenciée et on compte toujours 5 stigmates dans les 2 premiers rangs. Il n’y a pas de bourgeon.
Les spicules (
Fig. 18
) sont en pelotes de baguettes de
25 à 30 µm
de diamètre dans les colonies de toutes les stations.
REMARQUES
Par sa consistance, sa fragilité et la forme de ses spicules,
D.subtile
se rapproche de
D. fragile
Sluiter, 1909
.Les spécimens de Sluiter conservés à Amsterdam appartiennent à plusieurs espèces dont l’une (
ZMA
TU
446-1) est tout à fait semblable à celle décrite de Polynésie (Monniot C. & Monniot F.1987), une autre différente avec deux ou trois vésicules testiculaires (
ZMA
TU
446-3). L’espèce décrite sous le nom de
D. fragile
par
Kott (2001)
diffère de l’exemplaire à testicule unique de Sluiter et des colonies de Polynésie par une larve nettement plus petite (décrite avec quatre paires de vésicules antérieures, mais figurée avec six). Si l’on considère que le
type
de
D. fragile
est celui étiqueté
TU
446-1, il diffère de
D. subtile
par une colonie plus épaisse, un appendice fixateur distant à son origine de la base du thorax, une larve avec des papilles adhésives en forme de tulipes bordées de quatre vésicules seulement de chaque côté, et huit stigmates au lieu de cinq dans la branchie larvaire.
Didemnum subtile
diffère du
Didemnum
sp. A (Monniot F. & Monniot C. 1996) qui a des spicules semblables, par un plus grand nombre de stigmates dans les branchies des zoïdes et des larves, et un croissant noir permanent dans la boucle intestinale.
Didemnum albopunctatum
(
Sluiter, 1909
)
a également des spicules formés de rayons en baguettes, mais les zoïdes ont un pigment noir, huit stigmates dans le premier rang branchial et les larves, très différentes, ont seulement deux papilles adhésives.