Nouvelles faunes de rongeurs (Mammalia, Rodentia) d'âge miocène moyen en Languedoc-Roussillon (Sud de la France); biostratigraphie et corrélations
Author
Aguilar, Jean-Pierre
Author
Michaux, Jacques
Author
Lazzari, Vincent
text
Geodiversitas
2010
2010-09-30
32
3
501
513
http://www.bioone.org/doi/abs/10.5252/g2010n3a7
journal article
10.5252/g2010n3a7
1638-9395
5376419
Miodyromys
cf.
aegercii
Baudelot, 1972
(
Fig. 2
A-C)
MATÉRIEL ET DIMENSIONS. —
1 m
1 (1,29 × 1,26); 2 M1 (1,34 × 1,50; 1,36 × 1,52); 2 M2 (1,30 × 1,49; 1,31 × 1,64) (BLQ 3 nº 80 à 84).
Description
Molaires inférieures.
Sur la m1, le centrolophide long dépasse le milieu de la couronne; il y a deux bourgeons d’émail en position linguale entre l’antérolophide et le métalophide et entre le métalophide et le centrolophide; la crête accessoire postérieure est bien développée.
Molaires supérieures.
Aux molaires supérieures deux centrolophes sont présents, le centrolophe antérieur est plus développé que le postérieur; la crête accessoire antérieure est bien développée.
A B C
E F
H I
L M N
D G
J K
O
FIG. 2 —
A -C
, molaires des rongeurs de Blanquatère 3 (mensurations en mm);
A -C
,
Miodyromys
cf.
aegercii
Baudelot, 1972
;
A
, m1 sen., 1,29 × 1,26 (BLQ 3 nº 80);
B
, M1 dex., 1,36 × 1,52 (BLQ 3 nº 82);
C
, M2 sen., 1,30 × 1,49 (BLQ 3 nº 83);
D -O
, molaires des rongeurs de Puisserguier (mensurations en mm);
D
,
Cricetodon
cf.
albanensis
Mein & Freudenthal, 1971
, m1 sen. fragmentée;
E -K
,
Megacricetodon
aff.
fournasi
Aguilar, 1995
;
E
, m1 dex., 1,71 × 1,07 (PUI nº1);
F
, m1 dex., 1,71 × 1,08 (PUI nº 4);
G
, m1 sen., 1,69 × 1,00 (PUI nº 2);
H
, M1 sen., 1,76 × 1,17 (PUI nº 13);
I
, M1 dex., 1,78 × 1,15 (PUI nº 15);
J
, M2 sen., 1,20 × 1,07 (PUI nº 19);
K
, M2 sen., 1,27 × 1,13 (PUI nº 20);
L -N
,
Megacricetodon minor
(Lartet, 1851)
;
L
, m2 sen., 1,18 × 0,97 (PUI nº 26);
M
, M2 sen., 1,11 × 1,05 (PUI nº 27);
N
, M2 sen., 1,07 × 0,97 (PUI nº 28);
O
,
Democricetodon
aff.
freisingensis
Fahlbusch, 1964
, M2 dex. fragmentée, L> 1,59 (PUI nº 30). Échelle: 1 mm.
Discussion
Par les dimensions et la morphologie, ces quelques molaires rappellent, d’une part, celles de
M. aegercii
de Sansan (
Baudelot 1972
)
, bien qu’ici la m1 présente un centrolophide plus long, et d’autre part, certaines molaires attribuées au
Dryomys
sp.
nº 2 de Vieux-Collonges (
Mein 1958
).
Cette espèce n’est pas reconnue dans le gisement de Blanquatère 1.
Âge du gisement
L’association faunique de Blanquatère 3 diffère de celle de Blanquatère 1, d’une part par sa richesse moindre et, d’autre part, par la présence de
Miodyromys
cf.
aegercii
et du genre
Cricetodon
, qui confèrent au gisement un âge un peu plus récent que Blanquatère 1. Les deux espèces
C. meini
et
C. aureus
bien représentées dans le gisement de Vieux-Collonges sont associées à deux espèces de
Megacricetodon
,
M. collongensis
et
M. lappi
(
Mein, 1958
)
qui sont considérées comme plus évoluées que celles de Blanquatère 1 (
Lazzari & Aguilar 2007
).
Blanquatère 3 occupe en conséquence une position intermédiaire entre le site de Blanquatère 1 et celui de Vieux-Collonges. Il représenterait actuellement, en
France
, le gisement le plus ancien ayant livré en Europe occidentale le genre
Cricetodon
, élément caractéristique de la biozone MN 5 (
Mein 1999
).
LE GISEMENT DE PUISSERGUIER (PUI)
Commune de Puisserguier (Hérault).
Le Miocène de la région de Puisserguier (Hérault) a fait l’objet de nombreuses observations depuis le
XIXe
siècle par J.
Miquel (1896
,
1897
,
1899
) et de nombreux fossiles y ont été découverts, mollusques marins et dents de requins, mollusques saumâtres ou lacustres, végétaux. Un bref historique a été effectué par
Magné (1978)
. Les recherches de microfaunes marine et continentales datent des années 1970 (
Aguilar & Magné 1978
;
Magné 1978
). Un nouveau site à micromammifères a été découvert (JPA) dans le talus en bordure du Chemin de Saint-Julien dont la coupe est à présent cachée par un mur de soutènement. On pouvait y observer, de bas en haut: 1) calcaire blanc (
1,70 m
); 2) marno-calcaire verdâtre (
0,20 m
); 3) marnes noires à gastéropodes et rongeurs (
0,15 à 0,20 m
); 4) marnes verdâtres (
1,10 m
); 5) sol. Cette coupe ressemble à celle dite «du Four à Chaux» décrite par
Magné (1978)
qui est située
700 m
environ au SO et sensiblement à la même altitude (
74 m
). Ces deux coupes sont en revanche altitudinalement plus basse que celle du Mourel de l’Oreille (
103 m
) où se situe le gisement à micromammifères de La Grenatière (
Aguilar & Magné 1977
;
Magné 1978
;
Aguilar 1980
). Près de
300 kg
de sédiments prélevés avec l’aide de Frank Sénégas et Claude Requirand ont donné par le lavage-tamisage une microfaune modeste représentée principalement par des rongeurs auxquels sont associés une dent d’insectivore (
Galerix
sp.
), quelques fragments de dents de lagomorphes, d’artiodactyles, ainsi que des plaques dermiques et des dents de lézard. La faune de rongeurs se présente comme suit.