Révision de la faune cicadéenne des îles Maurice et Rodriguez [Hom. Cicadoidea] Author Boulard, Michel Laboratoire dïntomologie, EPHE et MNHN, 45, rue Buffon, 75005 Paris, Laboratoire associé n 42 du CNRS text Bulletin de la Société entomologique de France 1979 1979-01-31 84 1 27 47 http://dx.doi.org/10.3406/bsef.1979.21680 journal article 10.3406/bsef.1979.21680 971b9c16-d17d-4592-803f-61a338b96cc5 7629035 Abricta ferruginosa Stal 1866 27 14 ♂ et 3 ♀ pris principalement à Curepipe et au Réduit entre 1943 et 1954, d'octobre à février, par R. Mamet et J. Vinson. Très voisine de la précédente dont elle semble une réplique géante et d'un brun rouille plus sombre, l'espèce A . ferruginosa est, avec 50-54 mm de longueur totale et 92- 102 mm d'envergure, la plus grande Cigale des Mascareignes. Toutefois, elle n'a été rencontrée qu'à Maurice où, d'après R. Mamet, elle est fort commune. Mâle: Comme pour l'espèce type du genre, les cymbales sont largement exposées mais renforcées par onze côtes parallèles; les opercules, également bien développés, masquent les cavités acoustiques ventrales en entier. Les genitalia ont été étudiés dans le détail par Orian (1964: 1 -4) . Femelle: Généralement plus grosse que le mâle mais de couleurs identiques. Tête et thorax de même, hormis les opercules beaucoup plus réduits quoique encore relativement développés et protégeant les membranes tympaniques; celles-ci assez peu étendues. Premier urite remarquable par les « coupoles tergales » occupant la place des cymbales chez le mâle. Genitalia: Pygophore très conique, brun rouille, parcouru par une ligne médio-longitudinale noire et présentant de chaque côté une fascie subrectangulaire seulement ocrée; éperon caudal acéré recouvrant le bloc anal. Styloïdes brun sombre dépassant de peu l'apex de l'éperon. Ovivalvula très fortement et largement échancrée; tarière pourvue de serratules quinze fois crantées. Fig. 3 Abricta brunnea (F.) ♀, terminalia vus de profil gauche (spécímen sec) ba, bloc anal ep. éperon caudal Ow. ovivalvula ou septième sternite Pyg, pygophore ou neuvième urite; Ta. partie visible de la tarière Tg VIII, huitième tergite. Fig. 4 Abricta ferruginosa (Stal) . ♀, voies génitales ectodermiques vues de profil droit Aps, ampoule séminale; C, copulaporus Cg. carrefour génital cp. conduit de la pera spermadelens ou conduit péral dr, ductus receptaculi de la glande spermathécale Gf. glandes fila- menteuses Gsp, glande spermathécale ou glande vermiforme Gy. gonapophyses. ou valves de l'ovipositeur constituant la taricre, décoaptèes O, oviporus; Odc, oviducte commun pCr. polycrypte; pi. pars intermedialis de la glande spermathécale; plo, plateau oviductal (ici enfoncé en entonnoir) Pvg, pera spermadelens (non entièrement ñgurée) r. réservoirs des glandes: ilamenteuses va, voie d'accouplement vp, voie de ponte (échelles exprimées en millimètres). Les voies génitales ectodermiques sont du type Trismarcha (voir M. Boulard, 1905: 807; 1975: 908). Les conduits d'accouplement et de ponte, le copulaporus e t l'oviporus sont tres largement séparés et nettement individualisés sans présenter la moindre connexion entre eux (fig. 4) Le carrefour génital montre lc plateau oviductal en position fronto-médiane et enfoncé en entonnoir ‘ par l'oviducte commun; celui-ci renflé par l'ampoule séminale, organe (le mise en reserve des spermatozoïdes destinés a féconder les ovules (voir M. Boulard, 1965 et 1966 . notamment) La partie postérieure du carrefour génital ainsi que la voie de ponte qui y fait suite offrent un aspect tourmenté par de nombreux bourrelets. Glande spermatécale ou vermiforme ayant l'aspect général habituel mais avec le canal basal ( ex-ductus receptaculí ) de la pars intermedialis plus long et davantage sclórifié que (d'ordinaire (dr et pi, fig. 4 ) Un dispositif curieux, particulierement développé chez les Abricta , existant de même chez les Trismarcha ct dans le genre voisin Abroma mais non chez les Monomatapa pourtant aussi très proches à bien des égards, est la série de boursouflures profondes situées au milieu du plancher membraneux du pygophore qui conduit à la formation d'une << polycrypte>> (pCr, fig. 4 ) La surface externe de celle-ci, autre singularité, se trouve revêtue d'une multitude de spicules longs et fins implantés perpendiculairement sur la cuticule..J'ignore la raison et la fonction de cette <<polycrypte ›>; certaines fois. des coupes histologiques pratiquées avec Trismarcha ferrugiııosa Karseh montrent, prises entre les spicules. quelques micro-boules contenant des sortes (d'hyphes ou de sporules pluriloculées linéairement ... mais ce n'est pas constant et pour le moment le rôle de ces polycryptes. que je ne me souviens pas avoir vu chez d'autres Cigales. demeure énigmatique.