Compléments sur la diversité des ascidies (Ascidiacea, Tunicata) de l’ouest Pacifique tropical Author Monniot, Françoise Author Monniot, Claude Muséum national d’Histoire naturelle, Département Milieux et Peuplements aquatiques, case postale 51, 57 rue Cuvier, F- 75231 Paris cedex 05 (France) monniot @ mnhn. fr monniot@mnhn.fr text Zoosystema 2008 30 4 799 872 journal article 6330 10.5281/zenodo.4690007 0baa733e-6e79-4600-a069-3a1a9f87fbec 1638-9387 4690007 Monniotus paucistigma n. sp. ( Figs 46 ; 76F ) SYNTYPES . — Papouasie-Nouvelle-Guinée . Sud de New Hanover, west side Enang Island, 2°39.70’S , 150°27.71’E , 15 m , 4.VII.2003 , coll. P.L. Colin, CRCHO565 (MNHN A1 MON 3). ÉTYMOLOGIE. — Du latin pauci : peu et stigma : stigmate. DESCRIPTION Les colonies ( Fig. 76F ) sont composées d’un chevelu de lobes filiformes, ramifiés, complètement ensablés. Chaque filament, plusieurs fois ramifié, peut atteindre 5 à 6 cm de long, avec des branches de diamètre égal sur toute leur longueur, seulement un peu élargies à leur extrémité libre. Chaque ramification ne contient qu’un zoïde. Les zoïdes ( Fig. 46A ) sont fins, de longueurs inégales, atteignant 15 mm . Le corps est incolore mais des cellules pigmentaires brunes sont présentes entre la tunique et le thorax et l’abdomen. Le diamètre du thorax chez les individus les moins contractés ne dépasse pas 0,5 mm. Le siphon buccal est terminal, bordé de 6 denticules, son ouverture est souvent dirigée dorsalement ( Fig.46B ). Le siphon cloacal s’ouvre au niveau du premier rang de stigmates. Les tentacules, 16 en 2 ordres de taille, sont séparés par de plus petits. Le bourrelet péripharyngien est sinueux. Le tubercule vibratile forme une urne. La branchie a 4 rangs de stigmates très allongés, les 2 premiers rangs en comptent de 16 à 20 de chaque côté, traversés par 1 sinus parastigmatique ( Fig. 46D ). Les sinus transverses sont surmontés de 7 à 10 papilles de chaque côté, les sinus parastigmatiques portent aussi des papilles ( Fig. 46D ). L’abdomen ( Fig. 46C ) a une longueur égale à celle du thorax. L’estomac allongé, à paroi lisse, se situe au tiers antérieur de l’abdomen. Il est suivi d’un segment mince, puis d’une ampoule élargie. Une forte constriction délimite un segment étroit qui forme le fond de la boucle digestive. L’intestin postérieur débute par un renflement en caecum. L’anus s’ouvre au niveau du deuxième sinus transverse. FIG. 46. — Monniotus paucistigma n. sp. : A , zoïde; B , C , thorax, abdomen et post-abdomen d’un zoïde; D , détail de la branchie. Échelles: A, 2 mm; B, C, 1 mm; D, 0,2 mm. FIG. 47. — Sidneioides japonense Redikorzev, 1913 , larve avec cristal d’oxalate (flèche). Échelle: 0,2 mm. Le post-abdomen est très long et fin ( Fig. 46A ). Le coeur est terminal. Un mince appendice vasculaire prolonge encore le post-abdomen. L’ovaire est placé antérieurement, proche de l’abdomen. Le testicule comprend un petit nombre de vésicules échelonnées en un rang dans la première moitié du post-abdomen, elles sont irrégulièrement espacées. On en a compté une douzaine au plus. Le spermiducte s’ouvre au niveau de l’anus. Nous n’avons trouvé qu’un seul embryon immature dans la cavité péribranchiale ( Fig. 46B ). REMARQUES Cette nouvelle espèce de Polyclinidae se place dans le genre Monniotus par ses deux siphons ouverts à l’extérieur, ses zoïdes isolés sur presque toute leur longueur, et la présence de papilles sur les sinus transverses. Dans le genre Ritterella Harant, 1931 les individus sont totalement inclus dans la tunique commune. Le genre Dumus Brewin, 1952 possède 4 rangs de stigmates dans des zoïdes isolés, l’estomac est lisse, mais il n’y a pas de papilles sur les sinus transverses. Le genre Pseudodistoma Michaelsen, 1924 n’a que 3 rangs de stigmates et pas de papilles branchiales. Les autres espèces du genre Monniotus sont: M. australis ( Kott, 1957 ) , M. pacificus Monniot F. & Monniot C., 2001 , M. papillosus Monniot F. & Monniot C., 2001 , M. radiatus Kott, 1992 et M. ramosus Millar, 1988 . Toutes ces espèces ont des papilles branchiales, un estomac ornementé et de plus nombreux rangs de stigmates. C’est la présence de papilles branchiales et la colonie très ramifiée qui nos incite à placer la nouvelle espèce dans le genre Monniotus plutôt que dans le genre Dumus .